Grand Rue - Côté pair

Ex boucherie de Patrice Bigou qui a déménagé avenue Pasteur. Ex bureau de tabac de Gilbert Fructus puis Castelain. Escaffre avant Fructus.
Mlles Vidal, dites « Les Frileuses ». Laines et concessionnaires des magasins de vente par correspondance (Galeries Lafayette, La Redoute, etc.). Germain Marty y a fait son garage.
Ancienne maison Courtade. C’est ici que se situait « La Pourtaneille » (entre cette maison et la maison Fourti au numéro 12), passage entre la rue et la rivière, essentiellement utilisé pour aller vider les « jules » (seaux hygiéniques). Actuelle maison de Germain Marty. Ex café Pont. Ex boucherie Rigaudis. Ex emplacement du magasin d’électricité de M. Ernest Pons (père de Marcel Pons, l’enfant sur l’image) auquel Guy Allevy a succédé, deux maisons plus bas, au numéro 14.

 

Ex charcuterie de Léon et Éda Nowak
Ex magasin de matériel électrique, radio-télé de Guy Allevy. Mme Cabot (d'Espéraza) y a vendu de l'électroménager, vaisselle et autres cadeaux chics.
Ex magasin Lacroix, dit « Papier Peint ». Entreprise de peinture en bâtiment. Nombre d’épiceries à succursales se sont succédées à cet emplacement (Docks Méridionaux, etc.).
Ex magasin de Jean Truilhet après son père Émile. Tailleur et vente de vêtements. Ysern a pris la suite en 1991 avant de déménager avenue Pasteur dans les locaux précédemment occupés par « Weldom » qui eux ont déménagé à « La Plage Sud », zone de Carrefour Market (ex Champion). À droite, vestige de l’enseigne peinte en haut de la façade : on déchiffre « confections », le reste est illisible.
Ex hôtel café restaurant « Le Glacier » de Clément Prévost avec sa mère Baptistine et son épouse Zélie avant son fils Georges. André Cutzach (jeune) associé à Ch. Mendoza y a ouvert un éphémère magasin d'électroménager.
Ex « Imprimerie Nouvelle » de Troyen Tinena, suite de celle de Marceau Roquefort. Ex perception.
Ex magasin « Pamplemousse » de Mme Mimi Chabaud. Nouveautés. Ex magasin l’Épargne de M. et Mme Pradines puis Robert
Ex magasin « Le Petit Monde » de Mme Mimi Chabaud. Articles pour enfants.
Étude du notaire Me Bernard dans l’ancienne maison Ferrié puis Conte rénovée. En cours de rénovation dans l’image de droite.
Ex pharmacie Peyre tenue par Mme Suzanne Allevy née Bouchère (mère de Philippe Allevy) et Jean Peyre. Puis pharmacie Tribillac, puis pharmacie Alandry qui a déménagé avenue Pasteur, puis resto-antiquaire.
Ex boucherie de Jean Escur, après son père.
Ex cabinet du Dr Charles Bouchère. Puis création du centre médical avec les Drs Dupuy André, Paris René et Lasserre Jean, puis Do Quang Kim. Ex maison Pinet où avait été installé le tribunal fin XVIIIe.
Ex magasin de Ernest puis Marcel Pons. Électricité & électroménager. Maintenant « Century 21 ».Ex menuiserie d’Armand Roquefort.
Ex Gaston Escudié et son fils Jean, transports. Ex atelier de mécanique Faure Saint Ange. À droite une vue de l’atelier de mécanique et de ce qui deviendra le cinéma Familia.
Philippine Fau. Fleuriste.
ex Rue Royale  - ex Rue Impériale
Cabinet du dentiste Georges Anne.
Image extraite d'un ancien cadastre où l'on voit "la Pourtaneille" en face de la rue Corneille.

Un petit tour dans la Grand'Rue : point de départ la place de la République

Côté droit (rivière) toutes les maisons sont mitoyennes et forment une digue destinée à préserver Quillan des inévitables crues de l’Aude).
Je me souviens très peu du café de Philippine Maury. La crémerie Scariola lui avait succédé, puis un bureau de tabac tenu par un ancien gendarme M. Dupont qui n’était pas des plus avenants et ensuite par M. Escaffre.

Venait ensuite le magasin de laine "Frileuse" tenu par deux sœurs célibataires.

La maison Roquefort (la jambe de bois, sans moquerie aucune) était une menuiserie. La sœur de Roquefort a vécu très longtemps et malgré sa claudication elle allait passer ses après-midis dans le jardin des bains douches.

L’artisanat avait aussi sa place dans la Grand’rue comme dans l’atelier d’électricité où Ernest Pons a initié beaucoup de Quillanais au métier d’électricien, certains de mon âge en ont gardé le souvenir.

Un passage, "La Pourtaneille",
permettait d’aller jusqu’à la rivière d’Aude, c’était la voie royale des seaux hygiéniques.

Dans la maison suivante vivaient Mme veuve Fourty avec sa fille, ainsi que M. Delmas, copropriétaire de la chapellerie «et Pont» détruite par un incendie en septembre 1936, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, faute d’équipements pour lutter contre ce genre de sinistre.

L’épicerie Bénet (gros et détail), occupait deux employés, MM. Jeannet et Martin. M. et Mme Bénet venaient s’oxygéner tous les jours dans leur jardin de la Rhode. Leurs deux filles quittèrent Quillan après leur mariage dans les années 1946.

Les "Docks Méridionaux", changeaient souvent de gérant. Le dernier dont je me souvienne se nommait Routelous.

Voici l’immeuble de la famille Olmières-Moulines et nous arrivons aux Établissement Truilhet. D’abord la maison de vacances de M. Jules Truilhet (sous-préfet de Dole), puis le magasin de confection de son frère Émile Truilhet, tailleur. Son fils Jean devait lui succéder et devenir une figure emblématique de la ville.

Nous sommes au café Glacier tenu par Mme Prévost. Cette veuve avait deux fils: Clément qui géra longtemps l’établissement et Gaston devenu pharmacien, place de la République.

La maison suivante était habitée par M. Dreux, un personnage respectable. Il venait tous les jours à la Rhode passer un moment et nourrir un élevage de pigeons. Plus tard ce bel immeuble devint «’Imprimerie Moderne» de Marceau Roquefort puis celle de M. Tinéna.

La famille Capela gérait la succursale de "L’Épargne".

Au dessus de la Banque Populaire et au premier étage, se trouvait la perception où je me souviens être allé payer les impôts de mon père.
J’ai peu de souvenirs de deux personnes (père et fils) qui allaient prendre l’air dans leur propriété de Marides.

Un immeuble, hôtel particulier du XIIe siècle, appartenait à M. Férié, le juge. J'ai gardé le souvenir d'avoir vu pénétrer par la grande porte cochère qui s'ouvre sur une cour, les propriétaires à cheval et une dame en amazone. Ce bâtiment a appartenu à M. Conte puis à ses petits enfants. Acheté par la mairie, le rez de chaussée est actuellement occupé par l'étude du notaire Me. Bernard et les étages ont été transformés en appartements.

Le salon de coiffure de M. Ceconni, puis celui d’Alice Simon, occupait l’angle de la cour de cet immeuble et la vitrine ouverte sur la Grand’rue jouxtait une ruelle "Le Courédou" qui donnait accès à la rivière.

Passé Le Courédou on trouve la pharmacie Peyre tenue d’abord par le père puis par le fils, Jean, sous la responsabilité de Mme Suzanne Bouchère, puis par M. et Mme Tribillac et maintenant par M. Alandry.

Ensuite, c’est la grande maison Fonters, Moulines, Ormières, famille à qui j’ai acheté un terrain sis à l’angle de l’avenue Michel Bousquié et du boulevard Jean Bourrel et que j’ai échangé par la suite avec un terrain municipal voisin.

La rue de la Paix traverse la Grand’rue jusqu’à la rivière et sépare la maison précédente de celle de la famille Bouchère. Là se trouvait le premier centre médical de Quillan avec les docteurs: Charles Bouchère, André Dupuy, Jean Lasserre, puis Do Quang Kim et René Paris. Madame Bouchère, quoique très âgée, vit seule dans cet immeuble.

Venait ensuite une succursale du magasin d’électricité "Pons et fils".

La famille Boyer possédait le bâtiment suivant. Le père le transforma dans les années trente en une taverne avec piste de bal et de skating où j’ai appris à me déplacer à patins à roulettes. Le samedi et le dimanche c’était une salle de cinéma Le Familia que les frères Boyer ont exploitée longtemps, avant qu’elle ne passe sous contrôle municipal.

Un atelier de serrurerie mécanique jouxtait le cinéma. Plus tard Gaston Escudié devait l’acheter pour en faire le garage des autobus "Escudié-Guerrero".

La chapellerie "Delmas et Pont" terminait la Grand’rue, côté rivière. Elle occupait un grand espace jusqu’à l’Aude. En 1936 un incendie se déclara dans les ateliers et j’ai vu ce grand bâtiment se consumer en peu de temps. Il n’existait pas à Quillan de matériel adéquat pour éteindre un tel sinistre. Des volontaires essayèrent en vain d’utiliser une vétuste pompe à bras. Traumatisé par cette catastrophe Émile Courtejaire (menuisier et pompier volontaire) créa aussitôt un corps de sapeurs pompiers doté de matériel adapté. Depuis le coin a bien changé et le père Mayen (chiffonnier qui squattait le Courédou ne retrouverait plus sa place.

Nous allons remonter le côté gauche de la Grand’rue vers la place de la République.

L’épicerie "Cardaillac" faisait angle avec la Promenade. C’était aussi là que les pêcheurs s’approvisionnaient en asticots (cet immeuble fut jadis l’hôtel Verdier).

La maison mitoyenne, c’était le salon de coiffure Cecconi. Charles Cecconi succéda à son père et avec son épouse ils continuèrent le métier de coiffeur jusqu’à leur retraite. C’est là qu’ils habitent toujours.

Quelques mètres plus loin, nous sommes chez le tailleur Brunet (sur mesure et confection). J’avais quatorze ans quand, à l’occasion d’un mariage, j’étrennais mon premier complet veston sorti de chez le tailleur Brunet. Au premier étage, se trouvait le studio du photographe Torrent.

Nous voici à l’angle de la rue de la Paix, où Mme Olive tenait un important magasin de chaussures.

En face, de l’autre côté de cette rue, la boutique de Mme Fabia faisait le bonheur de toute la gent féminine de Quillan (parfumerie, fards… et un assortiment hétéroclite d’objets de toilette).

Venaient ensuite les Crussol, propriétaires terriens, puis la maison Garès. Mme Garès avait la réputation de bien préparer les foies d’oie qui s’exportaient jusqu’à la cour de Russie. Sa fille ne suivit pas cette voie et préféra vivre de ses rentes. Cette maison de maître devint la propriété de Jean Rouanet instituteur retraité, il y entreprit quelques transformations.

À l’angle de la rue Molière se trouvait la maison Rousset (volailles en tous genres), le gendre, Marchanté, allait tous les lundis se ravitailler au marché de Castelnaudary.

À l’autre angle de la rue Molière on trouve la vitrine du magasin de cycles, armes de chasse et munitions tenu par Louis Escudié puis par son fils Gaston.

Tout à côté, la pâtisserie Erminy était renommée. Le père Erminy tenait la boutique pendant que le fils Félix, par ailleurs très bon pâtissier, jouait au rugby à XV. Amoureux de la musique, Félix avait aussi créé un orchestre avec quelques amis quillanais (Arné, Jouret, et Barbano entr’autres), il a aussi animé pendant longtemps la chorale du troisième âge.

Passons les quelques demeures particulières et voici le dépôt de fers des Établissements Bousquet et Utéza. Il fut occupé plus tard par un magasin de prêt-à-porter «Marka mode».

Venait ensuite la cordonnerie et magasin de chaussures des Marcerou de Cavirac, fermé après leur retraite.

Laurent Ronso possédait une belle librairie, papeterie, couronnes mortuaires, cartes postales et nombreux bibelots. Son fils François lui succéda puis sa petite fille Françoise. Le magasin a fermé quand Françoise a pris sa retraite.

La belle maison suivante appartenait à la famille Goize, commerçants de leur état. Camille Goize fut un bon joueur de rugby. Cependant, gazé durant la première guerre mondiale, il devait décéder prématurément. Marie-Louise Sylvestre (Malou) son épouse, habita cette demeure, vendue après sa mort par ses héritiers et aujourd’hui pratiquement abandonnée.

Léon Capela avait ouvert un magasin de chaussures dans la boutique occupée en ce moment par le journal l'Indépendant.

Nous arrivons chez la famille Delmas. Le père, cheminot, déménagea pour quelque temps à Carcassonne. Cependant, Mme Delmas eut la bonne idée de créer un dépôt de pain de la boulangerie Millès, sise rue Anatole France. Très vite elle y établit une jolie petite épicerie. Paul Delmas, l’un de ses fils, son épouse Solange, tragiquement disparue, et Julien ont eu le mérite d’avoir tenu cette épicerie jusqu’à une date récente. Je ne saurais trop les en féliciter. Paul me pardonnera si je ne parle pas de sa longue contribution à l’Association Sportive de Quillan, section cyclisme, créatrice du plus ancien critérium cycliste de France.

Nous voici à "Photo Baraybar" Au décès de son père, Robert Baraybar va continuer son activité durant de longues années. Son neveu, Thierry Meynier, lui succède progressivement. Rien n’a changé dans ce magasin, ni la vitrine moyenâgeuse, ni le comptoir fort encombré. Pourtant une photocopieuse et un ordinateur y ont trouvé place, modernité exige.

L’ancienne charcuterie Martel en angle avec la rue Corneille est devenue tour à tour la mercerie Gagnère, puis le magasin de prêt-à-porter "Sermo", puis après bien des modifications une vitrine de la boulangerie Audié "pain, viennoiseries, pâtisseries, pizzas" et même une distribution de plats cuisinés par l’hôtel Cartier.

La grande Maison Roques occupe l’angle opposé de la petite rue Corneille. Elle a été habitée longtemps par la famille Bernadou-Dézarnaud.

Le bel immeuble suivant était, jusqu’à un date récente, la propriété de la famille Truilhet. Mme Galy y fut pendant plusieurs années la gérante de "L'Étoile du Midi". Plus tard il fut occupé par un bureau de tabac tenu par M. Fructus.et je me souviens que le buraliste élevait aussi des souris blanches pour les laboratoires régionaux.

Et voici la maison léguée par la famille Sauzède à la ville de Quillan et qui fait angle avec la place de la République. Cette partie du grand immeuble a été tour à tour: la poste et télégraphes jusqu’au 15 Juin 1947, puis palais de justice, logement du secrétaire de mairie, bureau de l’enregistrement et enfin le centre Cyprien Bouchère, restaurant et maison du 3e âge et aujourd'hui il abrite le CCAS de Quillan.

Nous sommes revenus sur notre place de l’Étoile, lieu privilégié pour faire courir le bœuf, accueillir les orchestres les plus réputés, organiser les foires et lancer la fameuse "Pascaline" pour clôturer les grandes fêtes d’août, la farandole des fiers Quillanais et, souvenirs, souvenirs de nos belles glissades de bambins heureux sur les plaques gelées pendant l’hiver.

Je raconte mes souvenirs. Ce ne sont peut être pas ceux de tous les enfants de mon âge, mais je ressens une grande joie de pouvoir en parler et l’écrire. Qu’importe mon grand âge, les miens me pardonneront.

Communiqué par notre compatriote Vincent Albas, aujourd'hui disparu.

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